Adieu hormones

Une grande première sur le blog : je vais vous parler d’un sujet très spécial car finalement assez intime : la contraception.

Cet article a pour but de vous raconter mon arrêt de la contraception hormonale, ses raisons et ses conséquences. C’est assez personnel mais je pense qu’il sera utile, car ce genre de témoignage trouve toujours sens dans un lectorat qui se pose les questions que je me suis posée.

Il fut un temps

Lorsque je me suis mise en couple de manière sérieuse et durable, j’ai décidé de prendre une contraception. C’était pour moi la première fois (contrairement à pas mal de filles, qui se font prescrire à tout va des contraceptions hormonales malgré l’absence de vie sexuelle pour limiter leurs boutons ou maîtriser leurs menstruations [ce n’est pas vraiment le sujet de l’article mais je trouve ça assez limite de la part des médecins]).

A l’époque, je me suis pas mal renseignée, et mon choix s’est porté sur l’implant contraceptif. Je dirai qu’il s’agit de la meilleure contraception hormonale possible : c’est la méthode la plus sûre, avec le taux de grossesse le plus bas, on n’a pas à y penser et une fois posé, on est protégé pour 3 ans. A l’époque où je l’ai choisi, je revenais de Chine et je voyageais pas mal, je trouvais donc qu’il serait adapté à une personnalité comme la mienne (capable d’oublier de prendre sa pilule à une heure régulière).

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Non, ce n’est pas mon bras…

Je me suis donc fait poser cette espèce de tige, de la forme d’une allumette, sous la peau du bras gauche, qui serait chargée de diffuser quotidiennement la dose nécessaire pour empêcher qu’un individu se développe en moi. Après une injection de lidocaïne pour l’anesthésie locale, la pose fut indolore. C’était parti pour 3 ans de tranquillité.

3 ans plus tard…

3 ans plus tard s’est posé la question : m’en faire de nouveau poser un, ou changer de contraception. Et j’ai décidé de me le faire retirer, sans en remettre un nouveau. En somme, j’ai décidé d’arrêter les hormones. Pourquoi ?

  • Pour une raison environnementale : les hormones de synthèse que nous prenons sont rejetées dans les eaux. Nous, nos congénères, ou encore les animaux en boivent donc puisqu’elles ne peuvent être filtrées. A long terme, nous ne pouvons savoir ce que ce rejet d’hormones dans la nature a comme conséquence sur la faune et la flore.
  • Mais plus particulièrement par choix personnel… Si la contraception hormonale est efficace, elle vient finalement enrayer ce pourquoi on se tourne vers elle : la libido.

Ça ne saute pas aux yeux tout de suite, ça descend progressivement. Et puis au moment où on se demande si c’est dû aux hormones, on a toujours de bonnes raisons de penser que ce n’est pas forcément ça (ce serait trop facile ?).

En parallèle, je me suis prise à connaître des états dépressifs jamais connus, dont un gros qui a vraiment été difficile à vivre. Je ne peux pas l’accorder à 100% à l’implant et aux hormones, mais je reste persuadée que c’était étroitement liée.

Plus généralement, je n’arrivais pas à me retirer l’impression que quelque part, tout ceci n’était pas très naturel et que je n’étais plus vraiment « moi-même ».

Changer de contraception

Arrêter les hormones, d’accord, mais quel remplacement ?

Lorsque mon implant est arrivé à expiration, il n’était toujours pas question d’avoir un enfant. Alors : quel remplacement ?

Il n’y a malheureusement à l’heure actuelle pas 8000 contraceptions sans hormones. Je me suis donc tournée sans grande surprise vers le DIU (dispositif intra-utérin) en cuivre, aussi connu sous le nom de stérilet. Le DIU au cuivre a une double action : c’est un spermicide et il empêche la nidification de l’ovule dans les trompes [je vulgarise certainement très mal, alors je vous recommande de lire des articles spécialisés, par exemple celui de Martin Winckler sur le sujet].

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La pose du DIU

Je pense qu’il est utile que je vous parle de la pose, car je l’ai moi-même repoussée plusieurs fois tellement elle m’angoissait. Alors qu’en fait, c’est allé très vite et sans douleur.

J’avais bien entendu fait l’erreur de consulter tous les témoignages de pose sur internet, dont la plupart étaient négatifs : douleurs atroces pendant la pose, douleurs après, j’en passe et des meilleures.

Je suis arrivée vraiment stressée chez la sage-femme (avec qui j’avais au préalable eu un premier rendez-vous pour s’entretenir sur ma décision et pour avoir les ordonnances nécessaires). Je me faisais également retirer mon implant le même jour, et craignais que l’anesthésie locale fasse mal effet. Le jour J, j’avais pris un anti-inflammatoire ainsi qu’un médicament supposé dilater un peu le col (merci pour les détails).

Ma sage-femme a été très douce : elle expliquait tout en temps réel, s’excusait si elle savait que ce n’était pas très agréable. Pour ma part, je me suis concentrée sur ma respiration pour me détendre : grandes inspirations et expirations (comme au yoga). Et je dois dire que j’ai pratiquement été déçue tellement je n’ai pas senti grand-chose. Le mal était passé. La pose a été indolore.

Au cours de la soirée, j’ai eu de toutes petites contractions, oubliées rapidement avec un verre de vin.

J’étais tranquille pour 5 ans.

Le retrait d’implant

Je n’étais également pas très rassurée pour le retrait d’implant, l’anesthésie ayant été faite avec un patch Emla, seulement à l’endroit où l’implant sort (et donc où on ouvre la peau), et pas sur toute la surface de la peau au-dessous de laquelle il se trouve. L’implant s’étant accroché (trois ans dans ma chair, ça paraît normal), il a donc fallu le pousser pour le « décrocher » de ma chair à des endroits non anesthésiés. Et honnêtement : ça ne m’a pas vraiment fait souffrir.

Le retrait a été rapide : un coup de bistouri pour ouvrir la peau, on pousse, on pose des bandes adhésives et un gros pansement et l’affaire est réglée.

le bilan

Bilan de court terme

Je n’ai eu mal ni au retrait d’implant, ni à la pose du DIU. Je m’en veux de ne pas l’avoir fait plus tôt. Je précise que je suis très contente d’être passée par une sage-femme pour faire tout ça : j’ai senti qu’elle prenait vraiment son temps et qu’elle cherchait vraiment à rassurer.

Bilan moyen-terme

Cela fait deux mois que j’ai dit adieu aux hormones chimiques et que je vis sans elles. Je n’ai absolument aucun regret et je suis ravie des effets.

Quels sont les effets positifs et les effets négatifs ?

Les + : 

  • Un retour en force de ma libido (et oui, c’est le jour où elle revient vraiment qu’on se rend compte qu’on n’était plus tout à fait comme avant), et du coup l’impression de renouer avec mon corps.
  • Plus généralement, l’arrêt des hormones est pour moi synonyme d’un retour au naturel dont je suis très satisfaite.
  • Une perte de poids : je ne m’en étais pas aperçue, mais il est finalement probable que les hormones m’aient fait prendre du poids. Ce point là est mineur, car je ne m’en étais pas aperçue et je n’en souffrais donc pas, mais c’est agréable de perdre du poids sans faire aucun effort.

Les – : 

Le seul point négatif que je puisse voir, mais qui signe un juste retour des choses, est le retour des menstruations. L’implant me les avait en effet stoppées (à l’exception de petits spottings), et il faut dire que c’était très pratique. J’ai eu la joie de retrouver ces troubles-fêtes dès le mois de la pose. Mais finalement, c’est certainement plus naturel ainsi.

Si vous hésitez à passer au DIU, j’espère que cet article vous aidera à passer le cap. Pour l’instant, ce n’est (quasiment) que du bonheur.

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